Notre cher Gaby nous a quitté. Figure incontournable des boules plombées, cet homme dévoué et plein de gentillesse restera dans le cœur de toutes et tous qui l'ont côtoyé. Le pardon de Lannigou, lieu incontournable du circuit des concours de boules plombées était une fête au delà du jeu : amitié, solidarité, émotion, joie et bonne chaire qui étaient de mises depuis toutes ces années, était bien à son image.
Je me permet de retranscrire ci-dessous, en hommage à Gaby, un compliment de Marcel Guyader écrit en 2001.
La Fédération des boules plombées présente ses condoléances à la famille de Gaby et ses proches, et convie les joueurs à assister au dernier hommage qui lui sera rendu en l’église de Ploujean le vendredi 8 mars à 14 h 30.
"Beaucoup d’entre vous,
Quasi tous, dirons-nous,
Connaissent bien ce rendez-vous,
Dit du Pardon de Lannigou.
Dans les guides touristiques chaque année sortis,
Il ne figure pas, c’est d’ailleurs très bien ainsi,
Car c’est le cœur et dans l’esprit
De tous les copains, de tous les amis
De notre cher Gaby
Que ce jour est inscrit.
Le cadre nous ravit,
L’ambiance nous séduit
C’est pour nous tous ici réunis
Une sorte d’Eden de paradis.
Le sésame qui y conduit
Tient en deux mots concis :
Convivialité et modestie.
Aucune prétention, la simplicité suffit.
Pas de comité d’organisation ici.
Non : un personnage une peu hors norme régit,
C’est le brave et dynamique Gaby.
Si l’Harpagon de Molière, chacun l’a appris,
Est le parangon des avares pourris,
Eh bien, le maître des lieux, ici,
Sans conteste, est le parangon des gentils
A tel points, c’est exquis,
Que la revue Hekleo ar c’horariou ne l’appelle pas Gaby,
Non, page 33, elle le prénomme, c’est joli,
Oui, elle le prénomme Baby,
A l’anglaise disons Baby,
Tout un symbole, ce terme angélique : Baby.
Pour mettre sur pied cette journée champêtre dans ce joli nid,
Tout seul se serait un impossible pari
Chaque année il s’entoure de fidèles amis,
Aussi « sympa » que lui.
Dans l’anonymat, je les circonscris,
Car, dans une liste, rien de pire qu’un oubli.
Oh certes, ce sont parfois de joyeux drilles.
Il est arrivé qu’il y ait des défections m’a-t-on dit,
Des émotions de la veille, un quidam ne s’étant pas remis.
Mais c’est de ma part pure plaisanterie.
Quand il le faut comme aujourd’hui,
Globalement chacun est à son poste, sérieux, réfléchi,
Attendant parfois la nuit ou le lundi
Ou la nuit et le lundi, voire le mardi
Pour célébrer Bacchus dans une correcte euphorie.
Certains préparent le frichti,
Comme Arthur, du cochon grillé le Curnonsky,
D’autres servent avec un zèle infini ;
Mais tous en osmose avec Gaby.
Loin de toutes idée de profit,
N’ont qu’un but, qu’un souci :
Satisfaire celles et ceux qui, aujourd’hui
Ont eu envie
De passer cette journée, cette après-midi,
Dans ce climat de franche sympathie,
Agrémenté par l’harmonie,
Des airs et mélodies
Interprétés par ces musiciens aguerris.
L’appellation Bigerniel Koz, il on choisit,
Alors qu’ils expriment une jeunesse inouïe.
D'habitude début août, pourquoi ces retrouvailles aujourd’hui ?
Le calendrier des concours de boules était établi,
Ce sont les gens de Plougasnou qui l’ont permis
Par une attitude de franche camaraderie
En décalant leur date, ils méritent un grand merci.
Avant de clore, un nom qu’il ne faut pas que j’écorne,
Celui du cher Lucien Blougorn.
De son pâté notre repas il orne,
Il charme, il ravit les palais les plus mornes,
Il entrainerait un Jean Pierre Coffe dans des délires sans bornes.
Ya, Lucien Blougorn,
Gwell vad eo da zorn,
Aour a peuz en da zorn.
Aman e kreiz ar glazjonn hag ar bleuniou
War-dro e zo c’hoaz kalz a c’hleuiou,
Ni azo en eur baradoz, tudou,
Gand ar c’hoarierien boulou,
Gand ar Bigerniel Koz hag ho soniou.
Gwaroed ha merc’hed, bugale ha bugaliou,
Euz taole, Gwiglann, Sant Martin, Montroulez, Sant Yann, Plougañou.
Strakom en hom zaouarn, ya tudor,
En enar da paotr Lannigou."
Marcel Guyader
29/07/2001