Ces accros de la boule plombée se retrouvent tous les jours à Plougasnou
C’est un rendez-vous quotidien, entre des passionnés. Dans les diverses communes du pays de Morlaix (Finistère), comme à Plougasnou, ils sont nombreux à se retrouver pour pratiquer la boule plombée, typique du Nord Finistère. Un jeu presque addictif, placé sous le signe de la convivialité.
Le geste du lanceur de boule plombée est technique. Il doit dessiner une courbe pour s’approcher au maximum du petit. | OUEST FRANCE
Entre les plages de Primel et Trégastel, à Plougasnou (Finistère), les voitures défilent et remplissent tranquillement le parking. Comme chaque soir, à 17 h, ils sont plusieurs dizaines de joueurs à rejoindre les allées de terre battue. Ils s’empressent, avec, dans leurs mains, une boîte en bois, d’où dépassent un chiffon et deux boules marron de la taille d’un melon. Tous, se réunissent pour pratiquer leur passion : la boule plombée du pays de Morlaix.
« On ne peut plus s’en passer »
Patricia Giguel l’assure : « Une fois qu’on y goûte, on ne peut plus s’en passer ». Derrière elle, sur le terrain de boules, Josiane Masson, 89 ans, acquiesce : « C’est une drogue ! ». À 89 ans, celle que tout le monde appelle « Jojo » ne trouve pas les mots pour décrire ce qui l’anime dans ce jeu. « Ça ne s’explique pas, il faut lancer pour comprendre. »
Josiane Masson joue à la boule plombée depuis plus de cinquante ans, comme son coéquipier, François Postic. | OUEST FRANCE
Elle, a commencé en 1986. À l’époque, à Plougasnou, elle est la seule femme à pratiquer la boule plombée. « Ça n’a pas été évident au début » se souvient-elle. Mais qu’importe, elle est mordue. Au fil des années, elle réussit à se faire une place. Depuis les choses ont changé et au boulodrome, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes, ce mercredi 26 juillet 2023.
Mieux que la pétanque
Sur le terrain recouvert d’une fine couche de sable, les lancés s’enchaînent. Le sport se pratique comme tous les jeux de boules, « mais attention, c’est très différent de la pétanque » souligne Patricia Giguel, présidente de l’Amicale plougasniste des boules plombées.
« Le principe est simple explique-t-elle entre deux lancés. Il y a un petit et le but, c’est de s’en approcher le plus. Pour ça, on a des boules constituées de cinq plombs. On joue en binôme ou en triplette. » À la différence de la pétanque, ici, il faut poser la boule sur la terre et la faire rouler.
« Ça peut donner une impression de lenteur, que c’est un jeu mou » lâche Patricia Giguel. Mais pour tous les amateurs de la boule morlaisienne, il n’en est rien. « C’est passionnant et on peut faire bien plus de choses qu’à la pétanque » assure André Millet, 67 ans. Il clarifie : « il faut dessiner une courbe ce qui demande de faire preuve d’adresse, de technique et de concentration »
Pour cela, il faut bien choisir ses boules. Elles ne sont pas toutes de la même dimension, ni du même poids et n’adoptent donc pas la même trajectoire.
Faire des rencontres
En plus des entraînements qui ont lieu tous les soirs, des compétitions se tiennent le samedi. « C’est aussi pour cela qu’on aime venir. On se conseille, on progresse ensemble et les concours, ça booste » rit Claude Moussu, sous son chapeau. Lui, est « tombé dans la boule plombée, il y a 5 ans » et depuis, il « n’en sort plus ».
Si le jeu paraît si addictif, c’est peut-être aussi parce qu’il permet de faire des rencontres. La majorité des joueurs sont des retraités, qui ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous quotidien. Autour des allées de boules, les discussions vont bon train et les rires résonnent. Personne ne contredira Patricia Giguel : « la boule plombée, c’est avant tout le plaisir de se retrouver ».
Pratique : initiation tous les mercredis d’été de 10 h à 12 h..